A peine publié, le N° 108 de « Pays Guillestrin », se voit pour ainsi dire « confiné ».
C’est la conséquence imprévisible de la mise en panne de notre société pour faire face au COVD 19. Pas de diffusion élargie, pas de conférences sur le thème de l’article consacré à Raymond Renaud et aux Chapins.
Je vous le propose en ligne pour éviter que le destin de Raymond Renaud passe une fois encore à la trappe de l’oubli.
Chopin et Chapins sont liés !
En 2010 « Pays Guillestrin » publiait un hors série « Des Chapins à Chopin » qui faisait la synthèse des travaux sur les origines de notre grand compositeur et pianiste. Indiscutablement les Chapins étaient le berceau de cette illustre famille. La réputation du modeste hameau de Saint Crépin dépasse désormais les limites des Hautes Alpes. De nombreux touristes de passage découvrent cette réalité au hasard d’une promenade sur ce merveilleux balcon du Villard de St Crépin. Déambulant dans la Rua (c’était un des noms de ce hameau) ils ne manquent pas de s’attarder sur le panneau explicatif installé à coté de la fontaine. Jean Combe et ses amis passionnés de l’histoire locale et de ses liens avec la « grande » histoire, ont fait œuvre utile. Le fruit de leurs recherches participe à la valorisation de l’apport des hauts alpins à la culture et au patrimoine français.
A l’ombre de Chopin
Le hameau des Chapins a été réellement le berceau d’un autre grand homme des temps modernes. Et quel berceau ! Découvrez avec nous une tranche, plutôt déconcertante, de vie locale des années d’après guerre. Vous ne pourrez qu’admirer le formidable élan vital d’un gamin immergé des années durant dans un quotidien, digne des Misérables. Courageux, curieux, positivant toujours dans les difficultés ou les échecs. Une énergie farouche, une envie permanente de mieux faire ont fait de cet enfant du malheur, un « Homme » sans rancœur dont la réussite ne semblait pas acquise. Toute sa vie intense et généreuse s’est déroulée en marge des trompettes de la renommée. Il est temps d’éclairer nos lecteurs sur la dimension de ce personnage.
Racines.
St Crépin Printemps 2019 : Tableau un peu surréaliste. Entre Villard et Chapins, entre la ruine d’une voûte et une cabane en bois atypique sur pilotis, un homme âgé de belle allure s’affaire à élaguer, débroussailler, nettoyer…Je m’interroge et m’approche. Le contact est chaleureux. Je reconnais le grand Raymond Renaud .Il stationnait depuis longtemps dans mon inconsciente mythologie alpine. Soudain, c’est un peu comme si j’étais dans le vent des arêtes de la Meije.
Il n’est pas là par hasard. Il est prés de la ruine de la maison de son grand père Jean Baptiste qu’il n’a pas connu vivant mais dont le souvenir entretenu par Lucie sa grand-mère reste comme une lumière dans sa vie. Il ressent le besoin de retrouver ses racines après une existence agitée sur les montagnes du monde. Devenu grand père lui aussi il rêve ! Passer ses dernières années, apaisé , sur les terres de son enfance. Pourtant rien n’est simple : son « héritage » matériel se résume à ces ruines du Serre des Bruns. J’ai l’impression d’ajouter une page de conclusion à son livre, « Le monde d’en haut » qui m’avait marqué lors de sa sortie en 2009.
Amadeus !
Je ne fais que reprendre l’amical surnom que le grand guide Pierre Jullien avait donné à son ami Raymond au talent précoce et impressionnant. Sa partition…sans notes, nous ramène aux Chapins.
C’est là qu’il naquit le 25 octobre 1941. Comme pour Chopin, jusqu’à une date très récente, rien ne vient rappeler ici son destin singulier.
Son livre « Le monde d’en haut », sorti en 2009, a fait sensation dans le milieu de l’alpinisme. La force émotionnelle des premiers chapitres est inhabituelle. C’est un témoignage d’une dignité et d’un réalisme extraordinaire sur ce qu’à vécu un gamin de St Crépin dans les années 1950/60.
Michel Zalio, lui aussi guide de haute montagne est le premier à se dire qu’on ne peut laisser un destin pareil dans l’ignorance. Il rédige un article pour ses pairs. Dans le N° 75 d’août 2010 de la revue « Guide » du syndicat national des guides de montagne, il retrace la vie atypique de celui que tous croyaient bien connaitre. Et dieu sait s’il en a vu passer des alpinistes de tous niveaux. En pratiquant son métier de guide avec des clients comme tous ses collègues mais surtout en ayant exercé pendant quatorze années les fonctions de professeur maitre à l’ENSA (école nationale de ski et d’alpinisme à Chamonix). Par son talent, par sa rigueur par les nuances de sa personnalité on peut dire qu’il a impressionné (dans le bon sens) toute une génération de guides ou d’alpinistes. L’article de Michel Zalio fait découvrir à la majorité de ceux qui croyaient le connaitre, un autre homme tellement attachant. Le succès littéraire oblige à faire une réédition en 2013, très vite épuisée.
Pays Guillestrin veut associer Amadéus à la mémoire de Chopin dont la personnalité est finalement moins redevable à des racines ou un vécu aux Chapins. Nous ne développeront que les premières années de son existence à St Crépin. Pour le reste, lisez son livre. Vous ne passerez plus aux Chapins sans chercher des repères.
Les malheurs de la guerre.
Cinq mois après sa naissance aux Chapins, au printemps 1942, la famille Renaud quitte le hameau pour s’installer à Metz. Une fois encore c’est la pauvreté d’une famille nombreuse paysanne qui a poussé à chercher une vie meilleure ailleurs. C’est depuis toujours la réalité de ceux qu’on qualifie pudiquement de « migrants économiques ». Ceux qui partaient temporairement ou pour toujours en Amérique obéissaient la même nécessité. Il fallait du courage pour partir, tout quitter pour l’aventure incertaine. Ce sont les moins courageux, au fond, qui restaient. On essaie de trouver le maximum d’argent…souvent des sommes dérisoires, puis on range sa maison avant de la fermer soigneusement. On ne sait jamais de quoi l’avenir sera fait. Pour les Renaud cette migration a lieu au pire moment avec la guerre et l’occupation. Comment trouver un avenir quand tout se rétrécit et se disloque. Peu temps après cette famille aussi se disloque. Raymond est séparé de ses trois grandes sœurs et confié à sa grand-mère Lucie Palluel qui se réfugie à Sorgues dans le Vaucluse. Le petit Raymond ne reverra plus son père porté disparu.
Lucie Palluel, employée de mairie élève seule son petit fils. Quand elle prend sa retraite en juin 1947. Elle décide de revenir vivre dans son village natal. Tous les deux attendent ce retour avec impatience. Ils rêvent ! Ils idéalisent. Lucie a oublié une réalité qu’elle connait pourtant très bien. A cette époque la vie des paysans de ST Crépin est très rude ; surtout dans les hameaux d’altitude.
Pourtant, ils y croient encore à cette vie meilleure qui les attend. C’est déjà une épreuve que se rendre aux Chapins. Ils prennent le car jusqu’au chef lieu de St Crépin. Après c’est à pied qu’il faut rejoindre le hameau. Il faut plus d’une heure et quatre cent mètres de dénivelé pour rejoindre La Rua.
Le ciel leur tombe sur la tête : la maison familiale n’est plus qu’une ruine. Elle a été pillée. « Nous sommes là, avec nos valises, contemplant ce champ de ruines et les rêves transformés en cauchemar de ma grand-mère, abattue. » écrit Raymond.
Exode rural et pauvreté
A l’époque de la seconde guerre mondiale, Saint Crépin comme les communes rurales voisines est frappée par une dépopulation rapide, touchant toutes les parties de son territoire, et à plus forte raison les hameaux d’altitude. Au maximum démographique de 1831 la population atteint 1210 habitants. Le déclin est régulier ; pratiquement une centaine chaque décennie dans la première moitié du XXème siècle. Au recensement de 1936 la commune n’a plus que 562 habitants dont 54 au Villard et 36 aux Chapins. Après la guerre l’hémorragie continue : 462 en 1946 , 402 en 1975. Il faut attendre le début des années 1980 pour inverser la tendance et repasser au-dessus de 500 habitants en 1982. C’est dans ce contexte que se fonde la famille Renaud. Clemence Palluel, dont les ancêtres vivent aux Chapins depuis le XIIIème siècle a épousé un jeune lorrain Pierre Joseph Renaud. Le jeune couple s’accroche. La famille s’agrandit, condamnée à une pauvreté croissante. Cette misère du quotidien les pousse à tenter leur chance sur les terres natales de Pierre Joseph. En 1684 Antoine Chapin et son fils François avaient fait la même chose.
Quand ils sont partis, ils ne se doutaient pas qu’ils allaient vers le pire. Lucie Palluel non plus ne pouvait imaginer que sa modeste demeure allait devenir une sorte de réservoir de biens misérables et de matériaux pour ses voisins ou mêmes parents qui les croyaient disparus à tout jamais comme tant d’autres. Au fil de ces années difficiles les éléments climatiques et le pillage, assez courant dans un grand nombre de communes vidées de leur population, ruinent la maison abandonnée. Des pauvres, pas toujours, s’emparaient des dépouilles de plus pauvres qu’eux.
Survivre.
Solidarité ! Ce mot ne semble pas avoir été autre chose qu’un mythe à St Crépin dans l’entourage de Lucie Palluel et Raymond Renaud. Dans leur état de dénuement total ils devront se débrouiller seuls pour survivre. On a l’impression d’être au pays des cœurs de pierre. Le voisinage voit bien que le petit Raymond, né avec les pieds et les mains palmées, est handicapé. Rien y fait. Ils sont seuls. Ils tentent de produire quelques légumes sur quelques lopins de terre en friche. Raymond se met à arpenter les bois et montagnes alentour pour cueillir, glaner, ramener du bois. Malgré tout il rejoint les autres enfants du hameau à l’école. Au bout d’un an, leur sort s’adoucit un peu mais leur environnement reste terriblement difficile. Comme l’écrit Raymond « Je suis le paria du village à qui on donne par charité une assiette de soupe, mais à qui on ne fait jamais une place à table. Chez les autres ma place est par terre, avec la petite fille mongolienne du hameau ».
Déjà pourtant le gamin a du talent, se débrouille pour tout, parle le patois local, aime la nature et la montagne et traverse toutes les adversités sans se plaindre. Je suis différent se dit il. Sa résistance sa détermination pour toujours faire bien ou mieux, lui fait croire en un avenir meilleur.
En 1950, il n’a que neuf ans quand l’épreuve la plus redoutable commence : Lucie se casse le col du fémur. Elle est transportée à l’hôpital de Briançon. Pendant six mois le petit Raymond va vivre seul. Obligé de se débrouiller pour tout, sans nouvelles de sa grand-mère, abandonné par tous et ignoré de l’administration des services sociaux ! Le récit de ses mois de solitude est digne des pages sombres des grands romanciers. Mais ce n’est pas un roman. Dans ces quelques lignes, le dramatique et le poétique font bon ménage. Je ne me permettrai pas de déflorer l’émotion qui étreint quand on découvre l’inhumanité de son sort.
Six mois de dénuement total pour un enfant seul ! Livré au désespoir quand ses voisins condamnent et tuent son chien, sa seule présence amicale. Terrorisé, parcequ’on le fait passer pour un voleur, et encore plus, quand, l’administration, six mois plus tard se réveille et lui envoie une assistante sociale sans pitié qui le menace.
Paniqué par le sort qui l’attend, Raymond s’enfuit en courant le 3 novembre 1951 pour essayer de retrouver sa grand-mère à Briançon. Il essuie au village la dernière infamie de sa jeune existence quand une famille qu’il connaissait refuse de l’héberger pour la nuit.
Le miracle
Louis Creven directeur des charbonnages du Briançonnais s’arrête devant le café de St Crépin. Paul Bernaudon, le cafetier lui demande d’emmener Raymond à Briançon. Il accepte. La suite est une sorte de conte de fées. Ce n’est pas une mais deux familles protectrices qui l’adoptent en quelque sorte. Il est lavé, habillé, nourri et finit dans une chambre d’hôtel avant de retrouver sa chère grand-mère à l’hôpital. Les Creven et les Rozan deviennent ses tuteurs d’adoption. Leur générosité et leur gentillesse, leur souci de faire évoluer Raymond en compensant les lacunes éducatives de toutes sortes qu’il a accumulées lui font prendre un nouveau départ dans la vie. Il y aura encore une épreuve pénible : ses protecteurs lui permettent de devenir « normal » en lui offrant les douloureuses opérations chirurgicales de ses mains.
Qu’elles sont savoureuses les pages de cette adolescence à la fois active, heureuse et inquiète. Cette fois ci la chance lui sourit quand il découvre à la fois l’escalade et un véritable « initiateur » de l’alpinisme en la personne de George Rapin. Il est heureux. Il veut vivre intensément.
A quinze ans il quitte l’école, certificat d’études en poche et devient apprenti charcutier chez Rozan.
En septembre 1957 le fil conducteur définitif commence à se dérouler : Avec George Rapin il fait avec une facilité déconcertante la traversée de la Meije, sa première course en montagne. Il force l’admiration de tout le « milieu » alpin de Briançon. Passionné, doué, sérieux et efficace comme dans son travail, ses réalisations s’enchainent sur les sommets des Ecrins. Sa notoriété malgré son mutisme en communication lui attire beaucoup de sympathies admiratives. Ses premiers émois amoureux platoniques avec Sonia renforcent encore sa détermination d’être au plus haut de l’élite de l’alpinisme.
Raymond de la Meije.
La comète Renaud ne va plus cesser de tracer une trajectoire éblouissante. Protégé et poussé par André George, personnalité majeure du milieu montagne des Alpes du Sud et du secours en montagne, il s’inscrit au concours d’aspirant guide à L’ENSA à Chamonix et en sort major. Il a vingt ans. Une série d’accidents ralentissent son élan, mais en juillet 1962, à peine rétabli, il quitte la charcuterie pour exercer son nouveau métier de guide au bureau d’Ailefroide. Il fait tout pour l’apprendre avec ses collègues professionnels. Le 2 septembre avec Raymond Ginel il réalise la première ascension directe de la face nord de la Meije. Il appartient désormais au premier cercle de l’élite alpine, repéré et apprécié comme tel par les figures légendaires de l’alpinisme tels Lionel Terray, Gaston Rebuffat ou Walter Bonatti. Devenu moniteur de ski, il passe avec bonheur sa vie en montagne.
Bouleversement au printemps 1964 : sa classe lui vaut d’être recruté comme professeur guide à l’ENSA de Chamonix alors qu’il n’est qu’aspi. Année noire pour l’école avec l’accident de la Verte. Raymond s’adapte, mûrit et se montre à la hauteur avec des pairs illustres comme Armand Charlet ou Jean Franco. En 1965 il sort major du stage de guide et inscrit son nom sur une des plus belles escalades du Briançonnais : l’éperon Renaud aux Tenailles de Montbrison. Une perle !
Expériences professionnelles variées et réalisations remarquables en montagne s’enchainent avec pour point d’orgue la première ascension solitaire de la face nord directe de la Meije ouverte sept ans auparavant. Du 3 au 6 novembre 1969 dans des conditions hivernales hallucinantes il réalise un des plus grands exploits de l’alpinisme. Désormais nous ne donnons que quelques repères de la carrière éblouissante du « Bonatti de l’Oisans ».
Son champ d’aventure c’est les montagnes du monde. Il se révèle non seulement grand himalayiste mais tout autant bon organisateur d’expés et homme de cœur. Il se sent dans l’obligation d’œuvrer en faveur de ses compagnons népalais les sherpas.
La Meije restera « sa » montagne fétiche. Grand moment d’amitié et de partage esthétique, il vient refaire « sa » face nord en compagnie de Gaston Rébuffat en 1977. Raymond compose ce jour là une ode à la beauté de la Meije et à la classe d’une légende de l’alpinisme.
Quelques jalons :
1972 : le Pumori (7145m).face sud.
1975 : la Nanda Devi (7816m) et Kangchung (6100m)
1978 : Djebel Misht (Oman)
1979 : l’Ama Dablan : première de la face Nord.
1980 : Dhaulagiri : première du pilier Ouest.
1983 : Alpamayo et Ama Dablan
1984 : Nuptse
1986 : Makalu
Ses aventures dans ce monde de beautés n’ont pas manqué de faire basculer Raymond vers une carrière de cinéaste et de conférencier. En 1987 il réalise un film sur la vie des sherpas : « les princes de l’Himalaya ». Devenu visible pour le grand public, il va partager ses expériences dans les cycles de « Connaissance du Monde » où il est conférencier de 1988 à 2006.
De 1995 à 1997 il fait plusieurs expéditions au Tibet pour réaliser un film « Hommage au peuple tibétain ». Réussite humaine et artistique, mais cruel échec économique dans un milieu professionnel de l’image qui lui fait payer très cher ses méthodes de « tirailleur ».
RAYMOND LA GAGNE ? RAYMOND LA POISSE ?
En lisant le « Monde d’en Haut » vous ne manquerez pas de constater que les réussites de Raymond Renaud sont souvent enveloppées par une série impressionnante de coups du sort. Sa ténacité, son optimisme et sa capacité permanente à se projeter en avant de manière positive le font toujours rebondir. Enfance misérable, handicap physique, accidents multiples, vols, mauvaises opérations d’un naïf dans le monde des affaires…Le « grand » Raymond Renaud n’a pas été épargné
Il faut lire l’épilogue de son livre pour comprendre. Traumatisé par ce qu’il a vécu, éprouvant une véritable nausée devant les conditions d’hospitalisation de sa grand-mère à Briançon, Raymond va couper avec sa famille et son enfance. Il sera désormais orphelin. Ce n’est pas de l’ingratitude mais un état de choc qui fait qu’il veuille sortir de ce monde plutôt sordide qui a été le sien. Mais comme il le dit, cette parenthèse ne pouvait durer. Une sorte de remord l’envahit, surtout quand il devient le père d’une petite Aurélia. Quand il apprend que Lucie a fini ses jours aux Chapins avec sa mère Clémence dans la misère il se décide de revenir.
Ce qu’il a vécu aux Chapins, son affection pour Lucie Palluel ont imprimé dans son subconscient une complicité avec les lieux qui constituaient son monde de liberté et de survie.
En 1977 il retrouve sa mère Clémence dans la maison de Lucie, dans le même état qu’en 1951. Son sentiment de culpabilité le ronge. Il adoucira un peu les derniers jours de cette mère qu’il ne connait pas en l’installant pas loin dans une petite maison plus confortable qu’il lui a construite. Elle meurt en 1985. Perdue au milieu des caveaux du cimetière de St Crépin, la modeste tombe de Lucie et Clémence résume à elle seule la misère matérielle de leur existence.
Raymond le sage
A son tour retraité, Raymond est heureux de partager sa vie avec Simone. La moitié du temps ils vivent en Aubrac, loin des Alpes. Mais les racines de Raymond sont en Briançonnais où le guide moniteur de skis retrouve son cadre d’une vie professionnelle vouée à la montagne et des amis, des copains aux rangs éclaircis. Il ne peut se détacher non plus de St Crépin.
Raymond grand père
Suite aux mauvais coups du sort, il ne dispose que peu de moyens matériels. Il a bien récupéré des lopins familiaux, en particulier au Villaron, mais rien pour s’installer. Ses chats ont plus de chance avec la cabane du Serre des Bruns. Il ne se résigne pas ! Ce n’est pas son genre. Son retour à St Crépin à du sens. Mais sa maison du retour au pays n’existe encore que dans ses rêves. Puissent ses contemporains se pencher un peu sur ce destin singulier.
Arrivera-t-il à conjurer le sort. Le terrible berceau de son enfance deviendra t‘il un jour le paisible havre de paix dont rêve ce grand père baroudeur ?
Pays Guillestrin conformément à sa devise salue Raymond Renaud comme faisant partie de notre histoire et notre patrimoine. Mais Pays Guillestrin veut d’abord lui souhaiter le meilleur « devenir » possible à St Crépin.