Nouvelle année, nouvelle entreprise !
Je commencerai 2023 sur le bon pied en laissant de côté les vœux vides de sens. Après l’association Patrimoines de Réotier, dont j’ai choisi de quitter la présidence pour ne pas cautionner le non-respect de ses engagements de la municipalité de Réotier (voir ma chronique d’une trahison) et un mode de relations arbitraire, je me lance dans une démarche nouvelle pour moi.
A travers un nouveau projet, je veux agir pour le territoire et ses habitants. Je vais essayer de faire en sorte que les relations entre les personnes qui y vivent et leurs élus reposent sur des bases plus saines. L’affirmation de vouloir tout faire à « la bonne franquette » pour balayer des engagements contractuels est la porte ouverte à tous les abus de confiance.
Cet article, par son titre, annonce la philosophie de la création d’un nouveau site web.
Il sera une plateforme d’information et d’expression citoyenne libres sur la vie publique dans notre commune, notre communauté de communes et notre département. Cette plateforme rappellera que toute action publique doit se faire dans la transparence avec pour objectif unique le bien commun.
Qu’il n’y ait pas confusion: ma démarche ne veut en aucun cas gêner ce qui marche, ce qui apporte déja un plus à notre territoire et tous ses habitants.
Vous direz un de plus ?
Pas vraiment. Ce ne sera pas un support de communication. Il relaiera une information vérifiée et critique. Il posera des questions. Il servira de tribune à des expressions plurielles mais responsables. Il ouvrira des dossiers faisant appel à un éclairage de spécialistes indépendants.
Je me contente donc aujourd’hui de préciser un cadre d’évolution :
1 – Nous avons changé d’époque. On ne peut se contenter de réfléchir et d’agir comme avant.
2- Nous vivons dans l’état de droit d’une démocratie menacée par des comportements irresponsables.
3- La confusion entre information et communication fait perdre les repères.
4- Notre cadre de vie souffre autant des agressions humaines que du dérèglement climatique.
Un contexte d’adaptation à de nouvelles réalités.
Notre région, comme ses voisines, doit s’adapter à de nombreux défis. On ne peut laisser les réponses aux seuls exécutifs locaux. Ils font ce qu’ils peuvent pour gérer le présent. Pour ce qui est d’anticiper, de se projeter à plus long terme c’est très variable. La préoccupation électoraliste et la volonté de durer dans la maitrise du pouvoir parasitent la lucidité et surtout le courage d’entreprendre des actions qui peuvent déranger. Trop souvent la poursuite de politiques basées sur la continuité ou la fuite en avant emportent le consensus des décideurs locaux.
Nous avons changé d’époque. L’urgence climatique et les nouveaux paramètres socio-économiques exigent des réponses rapides et innovantes. Plus que jamais les intérêts particuliers doivent s’effacer devant l’intérêt général. Ce n’est pas de l’alarmisme mais l’incitation à une prise de conscience des perspectives inquiétantes de notre vie à court terme.
Pour les relever toute la société doit se mobiliser et accompagner les politiques pour qu’ils prennent les meilleures décisions. Il faut booster les pratiques démocratiques, suivre l’action des élus, empêcher le gaspillage des finances publiques, et encore plus lutter contre la corruption pour mettre hors d’état de nuire les profiteurs de notre système.
Même à Réotier la perte de confiance dans les politiques est perceptible, avec une abstention en forte hausse, une montée des extrêmes ou un vote sanction contre certains candidats.
Dans cette période transitoire il n’est pas inutile de rappeler quelques éléments constitutifs du bon fonctionnement de notre vie publique.
Nous vivons dans un état de droit.
C’est la chance que nous avons de voir nos libertés et l’égalité de droit des citoyens garanties par des lois démocratiques et des institutions. Nos élus de tous niveaux s’engagent à les respecter, les faire respecter en donnant l’exemple d’un usage exemplaire des attributions qui leurs sont propres.
Chaque citoyen a le devoir de faire respecter ses droits et d’avoir recours aux institutions compétentes quand ils sont remis en cause ou contestés.
Chaque élu, chaque personne délégataire d’un pouvoir a une obligation de rendre des comptes pour sa gestion. La transparence n’est pas facultative.
Chaque élu ou détenteur d’un pouvoir au nom de cet état de droit reçoit justement des indemnités, un salaire ou des rémunérations prévues par la loi et dont les montants sont connus et contrôlables par les services financiers de l’état. Ces montants font l’objet d’une déclaration obligatoire pour un certain nombre de mandats ou de fonctions et cette information est contrôlée par la HATVP (haute autorité pour la transparence de la vie publique).
Tout homme politique candidat à une élection s’engage au service de l’intérêt général. Il ne peut y avoir confusion entre intérêt public et intérêts privés.
Cette déontologie devrait déboucher sur des pratiques irréprochables des politiques. Comme ce n’est pas toujours le cas et que de nombreux scandales ont fait mal à notre système démocratique, nos gouvernants et parlementaires ont renforcé l’arsenal juridique de lutte contre la corruption et les abus de pouvoir. L’enrichissement personnel injustifié est particulièrement visé.
La dernière loi d’importance relative à ce sujet est la loi Sapin 2 du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique. Elle crée notamment l’Agence française anti-corruption. Cette loi institue une protection pour les lanceurs d’alerte. Elle renforce la loi Sapin 1 du 29 janvier1993 relative à la prévention de la corruption et à la transparence de la vie économique et des procédures publiques. Au dessous de 20000 habitants les déclarations de patrimoine ne sont pas prévues. Pourtant par leur nombre et les volumes financiers, ces collectivités tiennent une place majeure dans la géographie et l’économie de la France.
Ce qui ne veut pas dire que les élus sont dispensés de probité et de transparence.
Malgré cela les abus restent nombreux. Cette situation, nuisible injustement à la crédibilité de tous les hommes politiques, a débouché sur la création d’ANTICOR. C’est est une association fondée en juin 2002 par Éric Halphen et Séverine Tessier pour lutter contre la corruption et rétablir l’éthique en politique. Son ambition est de réhabiliter le rapport de confiance qui doit exister entre les citoyens et leurs représentants, politiques et administratifs. L’association regroupe des citoyens et des élus de toutes tendances politiques engagés pour faire respecter les exigences démocratiques non partisanes. Elle agit vigoureusement depuis cette date et a fait condamner de très nombreux fraudeurs de tous niveaux. La Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a renouvelé, le 4 octobre 2022, l’agrément d’Anticor. Je suis membre d’Anticor et compte bien m’appuyer sur son expertise.
Quels sont les types de corruption ?
Il existe plusieurs formes de corruption faisant l’objet de sanctions quand elles sont qualifiées :
- La fraude : mode de corruption où le fraudeur falsifie des documents officiels par exemple.
- Le dessous-de-table : des versements en sommes d’argent sont réalisés au profit d’une personne titulaire d’une autorité afin de faire avancer plus vite une opération, ou de la rendre favorable.
- Le favoritisme : ce type de corruption consiste à favoriser un proche.
- Le détournement de fonds : ce mode de corruption qualifie le fait de spolier des ressources publiques.
- L’extorsion de fonds : de l’argent est obtenu par la force ou sous les menaces.
- Le blanchiment d’argent : c’est aussi un mode de corruption, sévèrement puni par la loi. Il représente des mouvements de fonds obtenus illicitement, ou des transferts de fonds illégaux afin de détourner la loi fiscale.
- Les commissions occultes : encore appelées couramment pots-de-vin, où une personne privée promet le versement d’une commission à l’agent de l’État dès acceptation d’un marché public en sa faveur.
Les élus, parce qu’ils exercent une fonction publique, sont visés par des infractions pénales spécifiques.
Les délits en question sont prévus aux articles 432-1 à 432-16 du code pénal. Ils peuvent être rangés en deux catégories : les abus d’autorité et les manquements au devoir de probité.
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- Les abus d’autorité commis contre l’administration
- Les abus d’autorité commis contre les particuliers
Le cadre est clair : respect des lois et transparence. Nombreux sont les politiques pour qui ces dispositifs ne posent aucun problème. Ils font vivre les grands principes moraux de notre République. Ils méritent notre reconnaissance et notre admiration pour leur dévouement. Démasquer ceux qui s’abritent derrière une efficacité éblouissante parfois en dissimulant des atteintes inacceptables à la probité publique, permet d’éviter les amalgames. Faire de la politique est un sacerdoce au sens noble du terme.
Information et communication : lutter contre la perte de valeurs et de repères.
Info ou intox ? Vrai ou faux ?
Il y a surabondance de communication avec les différents médias et les réseaux sociaux. Il y a les connectés et les autres, encore plus vulnérables. Jamais la manipulation de l’opinion n’a été aussi facile. La montée des extrémismes est le résultat de la perte de repères d’une partie toujours plus large de la population. Les pratiques à l’échelle mondiale des méthodes de communication de Vladimir Poutine ou Donald Trump pourrissent les valeurs de la déclaration universelle des droits de l’homme. Le complotisme, la contestation de la science, la multiplication des sectes, le fanatisme religieux, le terrorisme illustrent la dérive de nos sociétés. L’ignorance et son corollaire, la bêtise sont exploités sans vergogne par des politiques et des forces économiques qui visent avant tout le pouvoir arbitraire et le profit.La palme de la désinformation revient aux réseaux sociaux ou à des médias créés uniquement pour manipuler l’opinion comme RT (russia today).
La gangrène s’infiltre au plus haut de nos institutions nationales ou européennes. La vigilance des citoyens contre la corruption permet seule de donner à ceux qui sont chargés de la combattre l’énergie nécessaire. Le lobbying est la forme sophistiquée de la manipulation des politiques pour défendre des intérêts particuliers où empêcher la prise de décisions d’intérêt général qui pourraient les contrarier. L’échelon au dessus est la fin des libertés : dans les dictatures, plus de problème. Ligne de pensée officielle et répression de toute forme de contestation. Les talibans, les mollahs iranien, la Russie de Poutine, la Chine de Xi Jinping, la Corée de Kim Jong-un… ne connaissent que la propagande.
Les fake news qui envahissent toujours plus nos médias sont des avatars un peu soft de la propagande pour ceux qui les propagent. C’est de la désinformation ; de la manipulation.
Ces pratiques nauséabondes existent même dans notre environnement immédiat. Nos médias locaux peuvent parfois leur servir innocemment de relais. J’en ferai la démonstration dans le nouveau site.
Dans notre socièté locale les ravages de la désinformation et la cascade des réactions en chaines toujours négatives qui en résulte sont tangibles, et illustrent une perte de confiance dans les valeurs et le système démocratique.
Cadre de vie, paysage, environnement : c’est l’affaire de tous.
A quelques exceptions prés nous ne sommes plus des paysans et notre rapport à la terre, à la nature est altéré par des modes de vie à caractère citadin, un peu hors sol. Pour la grande majorité la nature est un décor plus ou moins présent dans le quotidien. Cadre de vie pour certains ? Paysage pour d’autre ? Inexistante ou sans importance pour quelques uns. Il faut des catastrophes pour que le sujet soit enfin pris au sérieux.
La prise de conscience de notre dépendance étroite de l’environnement est récente. Les jeunes générations qui seront confrontées aux excès du dérèglement climatique vivent un véritable stress. L’héritage des générations des révolutions industrielles menace leur avenir.
Il faut comprendre leur révolte devant des comportements inspirés de la maxime « après moi le déluge ».
Encore une fois c’est le conflit entre les intérêts particuliers avec la recherche du profit et l’intérêt général . Il impose des décisions impopulaires fédérant contre elles tous ceux dont l’intérêt à court terme est remis en cause. Investir à long terme n’est pas leur logiciel. Ils font tout pour discréditer et marginaliser ceux qu’ils qualifient d’intégristes, de gauchistes, d’écolos irresponsables…
Il ne faut pas se méprendre, l’exigence de changer les comportements est valable pour tous. Pas seulement dans d’autres parties du monde, dans d’autres régions, dans d’autres communes.
Les Hautes Alpes paient le prix fort au dérèglement climatique. Serre Ponçon en cette année 2022 en a été le symbole. Il faut avoir le courage de faire un état général de la situation de notre territoire, d’identifier les problèmes, les causes de ces problèmes, leur impact à court et moyen terme sur la vie du milieu et des habitants. L’Etat, le conseil départemental, les comcom et les communes portent la lourde responsabilité des choix : continuer la dérive, faire des actions cosmétiques qui ne changent pas grand-chose ou prendre les problèmes à bras le corps en dehors des préoccupations électoralistes. Politiques de grands travaux, infrastructures, urbanisme, politique agricole, politique économique ou touristique…autant de sujets pesant très lourd sur nos conditions de vie à court terme.
La vigilance doit être grande. La logique des « spécialistes » peut être perverse pour l’intérêt général : vendre des études est un intérêt particulier, réaliser des grands travaux est un intérêt particulier, vendre des équipements est un intérêt particulier…Les sociétés privées ont tout intérêt à voir les politiques envisager et entreprendre de grands travaux. C’est bon pour leurs affaires et pour l’emploi qui donne crédibilité et tonus à la fuite en avant. Il n’y a rien à redire pour de nombreux « chantiers » mais la presse d’investigation lève souvent des lièvres. Les ententes illégales, les marchés truqués, la corruption encore une fois ne sont pas exceptionnels.
De grands sujets nationaux illustrent les dérives comme la multiplication des bassines, des projets pharaoniques d’espaces de loisirs ou d’urbanisme, des projets d’aéroports injustifiables…Ce n’est pas pour rien si les plus révoltés des jeunes ou moins jeunes finissent par rejeter le fonctionnement de notre société, se radicalisent au point d’utiliser des méthodes violentes. Il faut se poser la question : si les ZAD se sont constituées et mobilisent des milliers de personnes ce n’est pas pour rien.
Encore une fois, il faudra regarder prés de chez nous. Les sujets d’intérogation ne manqueront pas. Nous éxigerons des réponses, pas de la communication.
Chaque citoyen a sa part de responsabilité. S’informer, réfléchir, proposer, critiquer, voter, accompagner les élus …
Nos politiques de tous niveaux doivent agir carte sur table, mettre fin à l’opacité des prises de décisions, s’expliquer en toute transparence et rendre des comptes de leur gestion. Avoir toujours en tête qu’ils ne s’engagent pas pour leur popularité mais pour le bien public.
Nos administrations doivent agir en toute indépendance et lutter sans relâche contre toutes les formes de corruption.
Notre justice se doit d’être aussi exemplaire qu’indépendante pour appliquer les lois et seulement les lois dans le respect d’une égalité parfaite des citoyens.
Il y a du pain sur la planche si on veut vivre mieux ensemble et donner envie aux jeunes de s’engager pour la défense de leur avenir.
Vous êtes interessé ? Faites nous part de vos avis et propositions pour le futur site sur : ensembleautrement261@gmail.com